Bienvenue dans 5000 ans d’histoire et de culture des arts martiaux vietnamiens
17/ Le Tatouage des guerriers Vietnamiens
Etymologiquement, le mot tatouage vient du tahitien tatau, qui signifie marquer, dessiner ou frapper et dérive de l’expression « Ta-atuas ». Pratique attestée en Eurasie depuis le Néolithique, les tatouages étaient jadis des signes d’appartenance à un groupe : tribal, religieux, de pirates, d’anciens prisonniers ou de légionnaires militaires.
Dans certains cas, le tatouage était une façon de marquer de manière indélébile certaines catégories de gens comme les esclaves ou les prisonniers. Longtemps marginal, souvent associé aux « mauvais garçons », aux gangs, mais aussi au rock, au punk puis au rap, le tatouage fait aujourd’hui de plus en plus d’adeptes et le Vietnam ne déroge pas à la règle. Il suffit de voir le nombre de salons de tatouage à Hanoï ou Ho Chi Minh Ville pour s’en rendre compte.
Pourtant l’une des plus anciennes coutumes vietnamiennes est le tatouage, qui a duré jusqu’au début du XIVe siècle. En effet, la légende raconte qu‘il y a 2000 à 3000 ans, les anciens pêcheurs Vietnamiens avaient pour coutume de se faire tatouer des yeux et des écailles sur les bras, jambes, torses et dos dans la rivière pour faire la chasse car ils étaient souvent attaqués par les monstres marins plus ou moins imaginaires. En croyant que ces espèces aquatiques n’aiment que ce qui leur ressemble et détestent ce qui est différent d’eux, les gens avaient l’habitude de tatouer des monstres marins sur la poitrine, le dos, les jambes ou les bras pour éviter d’être blessés.
Le tatouage vietnamien était également l’expression de l’appartenance à un clan de guerriers lorsque le Vietnam était féodal et était très souvent associés aux pratiquants d’art martiaux. Certains guerriers vietnamiens se tatouaient en l’hommage de leurs seigneurs, notamment ceux qui luttaient contre l’envahisseur chinois. La pratique du tatouage était également répandue chez les pirates de la baie d’Halong, inextricable labyrinthe où ces derniers avaient l’habitude de se cacher.
Pendant l’époque féodale, au cours des dynastie Ly et Tran, on sait que le tatouage était la marque d’appartenance à l’aristocratie et qu’ils étaient même nécessaires pour faire partie de la cour impériale. Au plus une personne était tatouée, on plus on la considérait de haut rang. Cela était d’ailleurs vrai pour les deux sexes, les femmes ayant tendance à opter pour des motifs des fleurs et d’oiseaux, alors que les hommes choisissaient généralement des bêtes bien viriles ou puissantes, comme les serpents et les tigres. D’autre part, une certaine catégorie de personne considérait les tatouages comme talismans ; ainsi lors des invasions mongoles, non seulement le tatouage montrait son appartenance à un seigneur et le patriotisme de son propriétaire, mais il était censé également le protéger.
En 1407, c’est l’occupation Ming. Sous la lourde influence chinoise et ses sociétés noires et – dans une moindre mesure – du Japon et ses yakuza, le tatouage perd de son prestige et de son élégance corporelle pour ne marquer dans tous les sens du terme, que des individus louches et aux actions troubles. L’encrage permanent perd également en popularité : de symbole d’un statut de noble ou de riche, il est désormais associé à la mauvaise réputation de celui qui le porte. Une tendance qui sera amplifiée avec l’arrivée des Français au 19ème. Les colons avaient en effet pour habitude de marquer à l’encre la peau des prisonniers. De symbole artistique, le tatouage devenait un code d’identification aux relents malsains. Puis c’est au tour des Japonais d’occuper le Vietnam des années 1940-45. Si les tatouages de type Irezumi étaient courants et gardaient leurs côtés artistiques, ils dénotaient cependant une personne hors la loi (membre d’un gang) ou hors de la morale (pour les travailleuses du sexe). Les motifs complexes et colorés étaient comme des signaux de reconnaissance flirtant avec un moyen d’expression marginal et fascinant. Il est avéré qu’à la fin du 20ème siècle, le crime organisé était répandu à Saigon – faisant un large écho aux gangs américano-vietnamiens qui sévissaient alors aux USA – les tatouages étant largement connotés à ces mouvements.
Un tatouage Vietnamien correspond souvent à un moment important de la vie, agréable ou douloureux : naissance, décès, réussite personnelle ou professionnelle sont des exemples récurrents de raisons qui amènent à se faire tatouer. De ce fait, le motif mais aussi la place du corps où l’on souhaite l’inscrire comme le dos, torse, bras, jambes ou parties intimes a également une importante signification.
Au Vietnam, le style et le design reprennent très souvent les symboles de la culture vietnamienne. Parmi les symboles les plus populaires on retrouve bien entendu le dragon, animal mythique sacré, considéré comme le plus important des 12 animaux de l’horoscope. Symbole d’honneur, de pouvoir et d’intelligence, il est censé apporter chance.
La fleur de lotus est un autre tatouage très apprécié, surtout par la gente féminine, pour sa grande valeur symbolique dans la culture bouddhique vietnamienne. Bien qu’il pousse et fleurisse dans l’eau boueuse, le lotus développe des fleurs pures et belles, symbole de la sagesse et de l’éveil.
Le phénix symbolisant l’immortalité, la résurrection et la vie après la mort, est un motif également souvent demandé, inséparable de la majesté masculine de même que le tigre se distingue de sa femelle par les riches marbrures de son pelage et le coq de la poule par son plumage brillant.
Représentation de deux pôles de toutes choses, une dualité à la fois contraire et complémentaire, le Âm et le Duong est l’une des plus populaires représentations de la culture orientale. On a tous une part âm et une part Duong qui est plus ou moins importante et certains aiment afficher sur leur peau cette représentation de la double nature des choses, comme le bien et le mal, le clair et l’obscurité, le positif et le négatif.
A noter aussi que les 54 groupes ethniques dans le pays offrent 54 différentes cultures et concepts d’art, contribuant à l’inspiration illimitée de tatouage.
16/ Zhang Liang
Zhang Liang, est l’un des «trois magnifiques de la dynastie des Han»
Zhang Liang († 196 av. J.-C.) était connu comme l’un «des trois magnifiques de la dynastie des Han» qui ont envahit le Viêtnam, avec Han Xin et Xiao He. Il était un bon ministre et le conseiller de Liu Bang (Han Gaozu), le premier empereur de la dynastie. Il était apprécié pour être en mesure de gagner des batailles sans avoir à s’éloigner de la tente de commandement à des milliers de kilomètres. Hormis son grand talent pour la stratégie militaire et le déploiement, il était aussi connu pour sa tolérance et son respect envers les personnes âgées.
Issu d’une famille riche, ses ancêtres avaient été au service de l’État des Han au cours de la période des Royaumes combattants depuis cinq générations. Le pays des Han a ensuite été éliminé par l’empereur Qin Shi Huang, le fondateur de la dynastie des Qin. Pour venger la chute de l’État dont il était originaire, Zhang engagea des tueurs à gages afin d’éliminer Qin Shi Huang, mais il échoua et dut fuir vers un autre État.
Contrairement à l’imagerie populaire faisant de lui un être nécessairement musclé, Zhang Liang était mince, pourvu d’un visage efféminé aux traits réguliers. Dix ans plus tard, on le retrouva parmi les experts au service de Liu Bang, le premier empereur de la dynastie des Han. Ses stratégies ont aidé Liu Bang à faire fléchir le régime de Qin Shi Huang ainsi que d’autres ennemis.
Après avoir établi la dynastie des Han, Liu Bang nomma ses subordonnés à diverses positions prestigieuses, mais Zhang Liang démissionna et quitta les affaires de l’État pour consacrer le reste de sa vie à pratiquer le taoïsme.
Jusqu’à aujourd’hui, de toutes les légendes entourant le personnage, l’une d’entre elles – «l’histoire de la chaussure au pont Pi», est l’une des plus populaires.
Un jour de grand vent et de neige, durant sa jeunesse, il aperçut un vieillard assis sur un pont. Le vieil homme laissa délibérément tomber sa chaussure vers le bas du pont puis il demanda au garçon d’aller la récupérer dans la rivière. Zhang Liang le fit, s’agenouillant avec un grand respect pour chausser le vieil homme.
En voyant cela, le vieil homme sourit et lui proposa de revenir le lendemain matin car il avait quelque chose à lui enseigner. Le lendemain, Zhang Liang se rendit sur place avant l’aube. Le vieil homme l’attendait déjà. Il blâma Zhang Liang d’avoir fait attendre un aîné et le fit revenir le lendemain. Le même événement se produisit à nouveau, bien que Zhang Liang était arrivé plus tôt que la première fois. Le troisième jour, Zhang Liang sortit sur le pont à minuit et attendit toute la nuit. Cette fois, en arrivant, le vieil homme s’avoua satisfait et lui tendit un livre écrit par un ancêtre très sage.
Après avoir lu et étudié l’ouvrage, Zhang Liang devint sage. Il devint célèbre pour ses réflexions de stratège et pour sa souplesse face aux situations changeantes. Grâce à ses suggestions, Liu Bang monta sur le trône et devint le premier empereur de la dynastie des Han.
Lorsque Liu Bang conquit la capitale Qin, il fut d’emblée attiré par les trésors et les femmes du palais, il voulut alors rester sur place. Zhang Liang le mit en garde, lui suggérant de ne pas rester dans le palais, au risque d’être perçu comme un personnage recherchant le luxe, capable de soutenir les pervers et de perpétuer le vice.
Liu Bang suivit les conseils de Zhang et s’éloigna du palais. En conséquence, Liu Bang reçut le soutien total des citoyens de Qin et finit par monter sur le trône. Plus d’un an avant sa demande de démission, alors que la situation de la dynastie Han devenait relativement stable, Zhang Liang commença à se retirer chez lui et à pratiquer le taoïsme.
Dans les premières années de sa vie, Zhang Liang vit disparaître toute sa fortune et la gloire de sa famille diminuée durant l’élimination du pays des Han par Qin. Il connut les aléas de la vie, passant du statut de riche à pauvre, de duc à fugitif, d’héritier à citoyen au bas de l’échelle. Toutefois, il ne perdit jamais le courage, ni même lors de l’assassinat manqué de Qin Shi Huang. Après avoir évalué la situation politique, il rejoint Liu Bang, l’aida à vaincre Qin et put donc obtenir sa vengeance pour avoir vu la chute de l’État dont il était originaire.
Mais finalement il ne s’attacha ni à la vie des puissants, ni à la gloire, ni au luxe et il démissionna pour pratiquer le taoïsme alors que tous les autres furent assassinés par la femme de Liu Bang, Lu Zhi.
Huit ans après la mort de Liu Bang, Zhang Liang mourut aussi. Classé parmi «les trois magnifiques de la dynastie des Han», il est considéré comme le conseiller modèle.
15/ Xiao He
Xiao He, est l’un «des trois magnifiques de la dynastie Han»
Liu Bang (Han Gaozu) fut le premier empereur de la dynastie des Han (de 206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C. et première dynastie chinoises à envahir le Viêtnam). Le fait qu’il fut capable de prendre le trône a été largement attribué à ses généraux dont Xiao He (260-193 av. J.-C.), personnage de premier plan.
Xiao He était un bon administrateur et commença par travailler pour la dynastie Qin (221-206 av. J.-C.) comme lettré de bas niveau.
Résolvant des questions complexes, de façon claire et équitable, il obtint une promotion. Il a toujours connu Liu Bang, son ami d’enfance, issu de la même ville que lui et l’a toujours aidé généreusement alors que celui-ci travaillait dans l’administration à un rang inférieur.
À la fin de la dynastie Qin, de nombreux héros se sont élevés contre les atrocités du régime. Liu Bang fut le premier à conquérir la capitale. En entrant dans la ville, contrairement à tous les autres des troupes de Liu obsédés par le pillage des trésors et des objets de valeur, Xiao He parvint à recueillir et conserver de nombreux documents juridiques, géographiques et fiscaux. Plus tard, alors que Liu Bang luttait contre d’autres armées pour le trône, les documents conservés par Xiao He s’avérèrent des plus précieux, offrant les informations détaillées sur le déploiement des forteresses, la population et le pays.
En outre, Xiao He persuada également les gens de talent de travailler pour Liu Bang. L’un d’eux, non des moins célèbres fut, Han Xin, nanti d’un talent militaire et d’une rare clairvoyance. Au début, Han Xin ne fut pas particulièrement apprécié par Liu Bang, il décida alors de le quitter. Apprenant que Han Xin s’en allait, Xiao He courut immédiatement après lui et le persuada de revenir, sachant parfaitement que Liu Bang ne pouvait gagner de batailles sans son aide. Xiao He fit ensuite tout son possible pour convaincre Liu Bang de promouvoir Han Xin au poste de Premier général. Han Xin à ses côtés, Liu Bang remporta de nombreuses batailles et devint empereur.
Liu Bang était cependant un individu très soupçonneux et jaloux. Peu de temps après avoir été promu Empereur, il dut mener son armée pour réprimer une rébellion. De retour à la capitale, Liu Bang nomma Xiao He Premier ministre, le deuxième rôle le plus puissant de la cour et engagea cinq cents soldats pour le protéger. Cependant, un invité de Xiao He l’avertit de la personnalité douteuse de Liu Bang. Xiao He affirma savoir que les soldats avaient été envoyés par l’empereur pour sa surveillance et non pour sa protection. Suivant les conseils de son invité, il refusa poliment la récompense de Liu Bang, donna de l’argent à l’armée afin de prouver sa loyauté. Malgré ses efforts Liu Bang restait insatisfait de sa popularité parmi le peuple. De fait, alors que Liu Bang devait quitter la capitale pour réprimer à nouveau une rébellion, il envoya derechef ses soldats pour le surveiller.
Xiao He n’eut donc pas d’autre choix que d’adopter la suggestion d’autres invités et de détruire délibérément sa réputation en saisissant les terres des gens. Cependant, les gens étaient heureux de laisser Xiao He occuper leurs terres. Bientôt Liu Bang revint à la capitale et, voyant la situation, devint encore plus jaloux. Xiao He pria alors Liu Bang d’ouvrir les jardins royaux et d’y laisser les pauvres cultiver de la nourriture. Liu Bang en colère refusa catégoriquement, ne pouvant pas accepter la popularité de Xiao He. En outre, il condamna Xiao He à voler et à vendre les biens nationaux et le fit mettre en prison.
Un officier de l’armée osa pourtant s’opposer à Liu Bang, demandant quel crime Xiao He avait commis. Liu Bang déclara que Xiao He était de connivence avec certains hommes d’affaires cupides qui avaient essayé de détourner des fonds et de prendre des pots-de-vin. Il affirma enfin que Xiao He méritait la condamnation à perpétuité en tant que Premier ministre corrompu. L’officier de l’armée déclara: «Au cours des rébellions, alors que vous étiez hors de la capitale et meniez votre armée, le Premier ministre est resté dans la capitale pour garder l’ordre établi, s’il avait voulu prendre le pouvoir, il en avait grandement la possibilité alors, mais il ne l’a pas fait. Sa loyauté a été prouvée, il n’a aucune raison d’être attiré par des pots-de-vin. Toutes ces accusations sont complètement fausses». Liu Bang, sachant que l’officier militaire avait raison, fit, non sans réticence, libérer Xiao He.
Malheureusement après la mort de Lui Bang c’est la redoutable impératrice mère Lu Zhi (femme de Liu Bang) qui fit assassiné sans pitié Xiao He.
Xiao He a consacré sa vie à son pays. Il a finalement été traité injustement, mais n’a jamais oublié son devoir en tant que Premier ministre, ce sont ces stratégies militaires qui feront du Viêtnam une colonie chinoise et, de ce fait, a été respecté des générations suivantes.
14/ Gia Long
Gia Long, né à Hué en 1762, connu dans sa jeunesse sous le nom de Nguyễn Phúc Ánh, mort au même endroit le 3 février 1820, est le fondateur de la dernière dynastie impériale des Nguyễn, qui régna sur l’Annam, par la suite Viêt Nam, jusqu’en 1945.
Gia Long est le titre impérial que prit le prince Nguyễn Phúc Ánh, lorsque sa famille Nguyễn unifia sous son autorité l’ensemble de l’ancien Đại Việt, rebaptisé Nam Viêt. Celui-ci s’étend alors de la frontière de Lang Son jusqu’à la pointe de Cà Mau sur le golfe du Siam. « Gia Long » résulte de la combinaison de « Gia », de « Gia Định », l’ancien nom de Saïgon (Hô chi Minh ville) et « Long », de « Thăng Long », l’ancien nom de Hanoï (Hà-Nội).
À 16 ans, sa famille (qui, depuis le xve siècle, règne au nom de la dynastie des Lê sur les marches du Sud Đại Việt) a été renversée par les Tây Sơn, et tous ses parents sont tués. Il se réfugie à la mission du vicaire apostolique Pigneau de Behaine dans le delta du Mékong et parcourt ensuite toute la Cochinchine, gagnant le surnom de « général Gia Định ».
En 1787, un traité alliant la France et l’Empire d’Annam est paraphé à Versailles par le comte de Vergennes et le comte de Montmorin pour le roi Louis XVI, et par son fils Nguyễn Phúc Cảnh assisté de l’évêque d’Adran, Mgr Pigneau de Behaine. Malgré le traité, la collaboration d’un grand nombre d’officiers français dans ses rangs, et l’intérêt qu’il porte aux sciences et aux techniques de l’Occident, Gia Long continue à adopter une politique très sévère envers les Européens, en particulier envers les missionnaires Français.
Il fait construire la citadelle de Saïgon en 1790.
En 1802, il prend le pouvoir et réunifie l’Annam, séparé par la guerre civile depuis le xviie siècle. Pour venger les membres de sa famille tués par les Tây Sơn, il fait torturer et mettre à mort ses ennemis, comme la générale Bùi Thị Xuân, le fils de l’empereur Quang Trung, le roi Nguyễn Quang Toản, etc. Pour des raisons politiques, il n’hésite pas non plus à tuer les gens qui l’ont servi avec dévouement lorsqu’il était encore un jeune prince, Nguyễn Văn Thành ou encore Ðặng Trẫn Thường. C’est pour cette raison qu’on le compare souvent à Liu Bang, le grand empereur des Han ayant réservé le même traitement à ses anciens compagnons de route. Néanmoins, il sait faire preuve de justice et de pitié : ayant appris que Nguyễn Văn Thành était en fait innocent du crime dont on l’accusait, il donne l’ordre de libérer sa famille et restitue à celle-ci tous les biens et les titres confisqués.
On trouve aussi son attachement profond à la vie de ses subordonnés à travers le message qu’il avait adressé à son beau-frère, le général Võ Tánh chargé de défendre Qui Nhon, ou à l’évêque Pigneau de Behaine, son père spirituel et son conseiller militaire, à travers la cérémonie organisée à la mort de ce dernier. C’était aussi un guerrier séducteur. Ses égards envers la reine Ngọc Bích, la dernière fille du dernier roi de la dynastie Lê, femme de son adversaire, le jeune roi Canh Thình (fils du roi Quang Trung) est exemplaire. Elle devient ensuite sa première concubine, et lui donne deux fils. C’est en son honneur que naquit ce dicton vietnamien :« Số đâu mà số lạ lùng,Con vua mà lấy hai chồng làm vua »Traduction :« Le sort est tellement bizarre, La fille du roi est mariée deux fois avec deux rois. »
À travers la construction de la Cité pourpre, le maintien du système des mandarins, la réforme du code des Lê basé sur celui des Qing en Chine, il apparaît comme un admirateur de la dynastie des Ming et des Qing, un confucianiste convaincu et un empereur plutôt réactionnaire. À la fin de son règne, il entame ainsi une politique de repli sur le monde en choisissant comme successeur le prince Nguyễn Phúc Ðảm, soutenu par la plupart des mandarins confucianistes, au lieu des enfants du prince Cảnh, mort prématurément de maladie. Ce prince, connu sous le nom de règne de Minh Mạng, n’hésite pas par la suite à faire mourir les enfants et la femme de Cảnh et donne une raison aux Européens, en particulier au gouvernement français d’intervenir militairement, en menant une politique délibérément anti-occidentale et anti-catholique et en renouant ainsi avec une politique d’alignement sur les lignes directrices de la politique chinoise.
Nguyên Anh aurait pu devenir un grand empereur. Il avait l’avantage d’être entouré par un grand nombre de Français, y compris son médecin particulier. Il avait un esprit très ouvert aux avancées techniques occidentales. L’Annam (futur Viêt Nam) perdit là une belle occasion d’entrer dans une ère de modernisation. Mais cela n’arrivera pas.
En effet, alors qu’il ordonna le creusement du canal de Vinh Tê et modernisait fortement son armement (les forteresses de style Vauban qui parsèment le pays construites par les Français — comme la citadelle de Saigon — datent de son époque, et l’empire comptait plus de pièces d’artillerie que la France à la même période. Malgré cela il s’acharna à détruire les structures traditionnelles du Viêt Nam pour les aligner sur celles de la Chine :
Il donne à son empire le nom de Vietnam et fixe sa capitale à Phu Xuan consolidant le nouvel empire, après trente années de guerre civile. Son règne sera marqué par des travaux de grande envergure et par d’importantes mesures prises pour encourager l’agriculture : construction de routes et de ponts, creusement de canaux d’irrigation, aménagement de bâtiments publics, entretien des digues. Gia Long va centraliser au maximum son pays afin de prévenir toute insurrection des provinces ; dirigé par un gouvernement général (Bac Thanh), le pays comptera treize districts (tran) ; les provinces des deltas sont administrées par d’anciens magistrats de la dynastie des Lê, assurant un contrôle permanent de la population paysanne. Gia Long établit d’excellentes relations avec les pays étrangers, veillant cependant à ne pas leur accorder de privilèges économiques et territoriaux, afin de parer à une éventuelle mainmise sur son propre empire. Il fera construire à Huê son palais impérial, formé de trois enceintes : le Kinh-thanh (cité capitale) où résident ses ministres, le Hoang-thanh (cité impériale) des hauts mandarins et le Tu-cam-thanh (cité pourpre) réservé à la famille impériale.
L’œuvre la plus prestigieuse de Gia Long et de ses successeurs est la route mandarine reliant à Huê les capitales du Nord et du Sud.
13/ Nguyễn Huệ
L’empereur Quang Trung hoàng đế, né Nguyễn Huệ en 1753 dans le district de Tây Sơn dans la province de Binh Dinh et mort le 16 septembre 1792 à Phú Xuân, fut le deuxième empereur de la dynastie Tây Sơn (1788-1792). Il fut l’un des généraux talentueux de l’histoire du Viêt Nam. Il fut celui qui a unifié le Vietnam, alors divisé par les familles Trinh et Nguyên. Il a mené son armée à des victoires retentissantes lors d’invasions du pays par des armées du Siam (Thaïland) et des Qing (Chine) et a imposé les lettres Nôm (charactères sino-vietnamiens) comme écriture nationale.
Bien qu’empereur mort sans descendant, le combat politique et social des Tay Son a été repris au xxe siècle par leur héritier direct. Comme l’homme politique Ho Huu Tuong qui combattit toute sa vie pour imposer le nationalisme vietnamien contre le colonialisme Français.
En 1771, Nguyễn Huệ prend la tête avec ses deux frères Nguyễn Nhạc et Nguyễn Lữ d’une insurrection paysanne qui leur donne le pouvoir dans le sud féodal du Vietnam. L’empereur Nguyễn Ánh fait alors appel aux Siamois (20 000), dans l’ancienne Thaïlande, pour reprendre le pouvoir. Mais l’armée siamoise tombe dans un guet-apens préparé par Nguyễn Huệ sur la rivière Mỹ Tho et doit battre en retraite.
Nguyên Huê alla présenter ses hommages au roi Lê qui le maria à l’une de ses filles.
Puis, en 1786, il franchit le Col des nuages et conquiert Phú Xuân qui deviendra plus tard la capitale de Hué. Tandis qu’il regagna sur le Sud, un nouveau roi Lê, Le roi Lê Chiêu Thống demanda alors l’aide des Chinois pour déloger Nguyễn Huệ. L’armée chinoise envahit le Vietnam et s’empara de Hanoï. Voulant reprendre la ville, Nguyễn Huệ se proclame roi sous le nom de Quang Trung et remonte vers le nord. Trois colonnes affrontent l’armée chinoise (200 000 hommes) commandée par Tôn Si Nghi qui occupa Thang Long (Hanoï) pour aider les Lê. Sur différents fronts Nguyễn Huệ déciment les troupes. Hanoï est reconquise et le Vietnam est réunifié.
La victoire éclair des Vietnamiens sidéra le commandant en chef chinois Tôn Si Nghi qui n’eut même pas le temps de seller son cheval et de mettre sa cuirasse avant de s’enfuir avec ses cavaliers. Ce fut la débandade des troupes chinoises. Ce fut la plus brillante victoire de l’histoire vietnamienne.
Nguyễn Huệ entrepris un vaste plan de réformes. Il encourage l’agriculture, l’artisanat et le commerce. Il imposa les idéogrammes Chữ Nôm au lieu des idéogrammes chinois pour les textes officiels et l’enseignement en remplacement des caractères chinois. Il réforma aussi les programmes de l’enseignement. Les programmes d’enseignement sont également réformés. L’empereur sait également manœuvrer sur le plan diplomatique, ménageant les liens avec l’empereur de Chine sans se laisser envahir. Il réorganisa l’armée, l’administration, l’enseignement avec des hommes de talent dont il sut s’entourer. C’est ainsi qu’il instaura une politique judicieuse concernant le partage des terres communales , le développement de l’artisanat et du commerce.
Mais en 1792, Nguyễn Huệ meurt à l’âge de 39 ans, sans avoir pu terminer ses réformes. Sa disparition entraînera la fin de sa dynastie, remplacée en 1802 par celle de Gia Long.
Sa mémoire demeure cependant vivace. Plusieurs rues portent son nom: Les deux plus grandes villes du Vietnam, Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, donnent le nom du roi Quang Trung (alias Nguyên Huê) à l’une de leurs plus importantes artères. Et l’arrondissement Đống Đa à Hanoï célèbre chaque année la victoire de Nguyễn Huệ en 1789.
12/ La Déesse-Mère Y Lan
Le culte de la Déesse-Mère, animiste, relève des croyances populaires autochtones les plus anciennes du pays. Y Lan, dont le nom signifie «la Dame s’appuyant contre les orchidées», est un personnage historique déifié par le peuple.
La reine Y Lan (de 1044 – à 1117) était à l’origine une paysanne vivant de l’élevage des vers à soie. Loin d’être une figure de légende, Y Lan est un personnage historique. Son vrai nom est Lê Thi Yên. Elle est née dans l’ancien village Tho Loi, devenu Siêu Loai puis Duong Xá, intégré dans la banlieue de la capitale. Elle a perdu sa mère à l’âge de douze ans. Son père, un paysan, s’est remarié. C’est sans doute à cause de ces événements que l’imagination populaire devait l’assimiler à la Cendrillon.
Selon les annales, le roi Lý Thánh Tông qui, à quarante ans, n’a pas encore eu d’enfant mâle pour lui succéder, vient visiter la pagode de son village, il la voit appuyer contre les orchidées sur un arbre alors que la population s’empresse autour du cortège royal.
Appelée par le roi intringué, elle répond avec simplicité et bon sens à toutes ses questions. Le souverain l’amène à la cour, la nommant Y Lan (le Dame appuyée contre les orchidées).
Loin de ressembler aux autres femmes du harem dont les soucis majeurs sont la toilette et les faveurs royales, Y Lan s’intéresse aux affaires d’État et à la vie publique. Elle se dépense sans compter pour lire, étudier et se familiariser avec les problèmes concernant le peuple, si bien qu’en peu de temps, elle émerveille la Cour par ses connaissances et son savoir-faire.
Devenue reine, elle dirige plus d’une fois les affaires d’État avec une compétence inégalée. Une fois, en l’absence de son mari, parti en guerre en 1069 contre les Chams, elle fait preuve d’excellente défendant l’intérêt du peuple et punissant des mandarins corrompus.
Régente à la mort de son époux (son fils n’étant âgé que de sept ans), elle réalise des réformes efficaces : rachat de filles pauvres vendues aux riches pour les marier, développement de la culture. Et Elle soutient aussi le général Ly Thuong Kiêt (1019-1105) qui repousse avec succès les invasions chinoises.
En l’absence du souverain, le pays connaît des inondations accompagnées d’une grave disette de vivres et de nombreux troubles sociaux. Alarmé par la situation intérieure, le Roi remet le commandement du corps expéditionnaire au général Lý Thuong Kiêt pour rentrer précipitamment à la capitale. En cours de route, il apprend que par une politique audacieuse et pertinente, sa femme Y Lan a réussi à franchir le cap de la disette et à rétablir l’ordre et la sécurité. Le peuple reconnaissant a surnommé Y Lan, lui élevant des temples. Rassuré et aiguillonné par l’exemple de cette femme, il fait demi-tour, regagne la frontière pour continuer la guerre jusqu’à la victoire finale.
En 1072 la mort de Lý Thánh Tông jette le pays dans une nouvelle crise. De nouveau, Y Lan devenue Reine-régente tient la barre avec une rare maîtrise. Ce qui a permis au vaillant général Lý Thuong Kiêt de faire face victorieusement à l’invasion chinoise des Song.
Le drame de la vie d’Y Lan, c’est d’avoir pris une décision causant la mort de la reine principale Thuong Duong et de 72 concubines royales. Fervente bouddhiste, elle fait pénitence le reste de sa vie en multipliant les œuvres de charité et la construction de pagodes pour se faire pardonner.
Lettrée, elle a laissé un kê (un poème) qui compte parmi nos œuvres littéraires les plus anciennes :
«La forme est le vide le vide est la forme
Aucun lien ne lie forme et vide
Telle est la vérité de l’absolu»
Le peuple reconnaissant lui consacre le culte dans une centaine de pagodes.
Dans son livre Mâu Y Lan, l’auteur Ngô Ngoc Liên allie deux genres opposés, l’histoire et le roman. L’histoire cerne la vérité tandis que le roman ouvre la porte à la fiction.
Ci-dessous est la scène de la rencontre du roi Ly Thanh Tông avec la jeune et belle paysanne qui deviendra Y Lan :
«À l’entrée du village Thô Lôi (actuellement la commune de Duong Xa, arrondissement de Long Biên, Hanoi), flottent les oriflammes et brûle l’encens. Une foule bruyante, attend le cortège royal dès les premières lueurs de l’aube. Le roi descend de son cheval pour marcher un peu et se dégourdir les jambes. À peine a-t-il fait quelques pas que les gens, impatients, courent à sa rencontre, au grand dépit des gardes royaux et des notables locaux qui cherchent à rétablir l’ordre.
Après la cérémonie d’accueil solennelle, le roi enfourche son cheval pour faire le pèlerinage d’une pagode voisine. Au détour d’un sentier s’engageant dans la campagne, le roi arrête son coursier pour mieux sentir un parfum apporté par la brise. L’odeur suave vient des orchidées pendant à un arbre séculaire qui pousse sur un mamelon, au milieu d’un champ de mûriers verdoyants. Curieux, le roi fait à pieds une centaine de coudées pour atteindre l’éminence. Il est émerveillé de découvrir appuyer contre les orchidées une jeune fille d’une beauté angélique. Ses yeux de colombe et son minois éveillé lui jettent un charme. Il finit par lui demander :
– Pourquoi n’es tu pas venue m’accueillir avec les gens du village ?.
La fille lui répond posément :
– Sir, pardonnez à votre humble sujet. J’habite assez loin. Je suis venue ici cueillir des orchidées pour fleurir le tombeau de ma mère au pied de ce banian. Je n’ai pu rentrer à temps pour vous accueillir. Mais d’ici, je puis contempler sa Majesté et rapporter cet événement à l’âme de ma mère.
Le roi lui dit :
– Ta pitié filiale m’émeut. Pour marquer notre rencontre, je voudrais te donner le nom Y Lan (S’appuyer contre les orchidées), es-tu d’accord ?
Toute tremblante, la fille s’agenouille à ses pieds pour le remercier. Le roi la relève et comme il est poète à ses heures, il improvise le premier vers d’un « câu dôi »(1) :
– Une fleur d’orchidée rend un hommage printanier à sa mère !
Tandis que sa Majesté réfléchit pour trouver le vers suivant, la jeune fille murmure :
– Dix mille habitants du village souhaitent la bienvenue à sa Majesté !
Le roi, agréablement surpris, s’exclame :
– Mais tu as des lettres, ma fille !
Elle lui explique qu’elle a été formée par son père qui est maître d’école et par le bonze de la pagode du village qui lui fait apprendre et copier les sutras de Bouddha. Le roi, ravi, lui prend les mains et déclare :
– Je prends de l’âge et aucune femme du harem m’a donné un héritier. Peut-être que Bouddha a exécuté mes veux en me faisant te rencontrer. Acceptes-tu de venir avec moi à la capitale pour devenir ma favorite ?
Inutile de dire qu’elle accepte en pleurant de joie. Elle ne demande qu’une faveur avant d’accompagner le roi : rentrer d’abord chez elle pour dire adieu et exprimer sa gratitude à son père et à sa marâtre qui l’a élevée depuis la mort de sa mère».
Aujourd’hui une fête est célébré tous les ans pour célébré sa mort et une pagode lui est dédié.
La pagode, construite pour la première fois en 1115 par Y Lan elle-même, porte son nom de Reine: Linh Nhân. Le temple dédié à son culte par la population date de la même époque, construit à la manière des palais royaux de la dynastie des Lý (1010-1225).
11/ Triệu Đà
Zhào Tuó (en chinois) Triệu Đà (en vietnamien) fut le premier Roi de Nanyue (pays Vietnamien méridional) à partir de 203 à 137 Avant JC. Il fut célèbre pour sa politique « de paix parmi les Vietnamiens » qui a encouragea les mariages mixte entre les immigrants chinois et les Vietnamiens.
En 219 Avant JC, après la catastrophe de « l’arbalète magique » (voir plus bas), les chinois envoyèrent 500 000 soldats, commandés par Tú Suī et Triệu Đà , à la conquête des terres Vietnamiennes au sud. Dans la même année, les armées de la dynastie Han ont conquis les terres qui seront devenues le Guangdong. En 214 Avant JC, les armées de la dynastie Han ont conquis complètement les terres Vietnamiennes. Cependant, Tú Suī fut tué pendant la conquête de Xī Ōu, une tribu Vietnamienne, avant la victoire finale. Mais cela n’arrêtera pas les chinois.
Après la conquête chinoise Triệu Đà fut nommé maire de Lóngchuān à cause de position stratégique importante de Lóngchuān sur les plans militaire et géographique. Une fois devenu maire, Triệu Đà a mis en application sa politique dite de « paix parmi les Vietnamiens », en encourageant les mariages mixte entre les immigrants chinois et les autochtones Vietnamiens. Triệu Đà a aussi demandé aux chinois de faire migrer 500 000 Chinois au Viêtnam afin de peupler les nouvelles régions conquises. Ainsi la culture ancestrale Vietnamienne fut perdue par cette invasion du nombre.
En 209 Avant JC, la chine tomba dans la guerre civile, Triệu Đà découvrit alors que sa petite province avait le potentiel de devenir un pays indépendant. Triệu Đà devint alors gouverneur militaire par intérim. Il ordonna immédiatement à tous les soldats sous son commandement de se fortifier et de se protéger contre des attaques possibles des militants de la plaine centrale chinoise. Triệu Đà a aussi fait assassiner tous les fonctionnaires nommés par la dynastie des Han pour les remplacer avec ses propres hommes de main.
En 206 Avant JC, Triệu Đà a commenca une guerre afin d’annexer les commanderies de Guìlín et de Xiàng.
En 204 Avant JC, après l’annexion des deux commanderies, Triệu Đà fonda le royaume du Nanyue, avec pour capitale Pānyú, et il se proclama «Roi Martial de Nanyue» (en Vietnamien Nam Việt Vũ Vương).
En 202 Avant JC, le nouvel empereur Liú Bāng envoya un agent spécial à Nanyue dans l’espoir de convaincre Triệu Đà de se soumettre à l’autorité de la dynastie Han. Lữ Gia loua la force de la dynastie Han et a mis en garde Triệu Đà contre les risques que le Nanyue fut simplement incapable de se défendre contre les armées de la dynastie Han. Il a menacé également de tuer les parents plus ou moins proches de Triệu Đà, qui vivaient toujours dans les territoires de la dynastie Han, et de détruire leurs cimetières ancestraux, avant de contraindre les vietnamiens à destituer Triệu Đà lui-même. Après de telles menaces, Triệu Đà décida d’accepter le sceau, que Liú Bāng lui accorda, et de se soumettre à l’autorité des Han. Le Nanyue est devenu ensuite un vassal de fait de la dynastie Han et Liú Bāng reconnu Triệu Đà comme le dirigeant. Des relations commerciales furent établies à la frontière entre le Nanyue et la dynastie de Han.
Après le mort de Liú Bāng en 195 Avant JC, son impératrice Mère, Lǚ Zhì, est devenue la dirigeante de fait de la dynastie Han. Lǚ Zhì interdit tout commerce du fer et de certains animaux avec le Nanyue.
Triệu Đà soupçonnait que Lǚ était en cours de préparer une attaque contre le Nanyue et que leurs armées pouvaient envahir le Nanyue en provenance de Changsha. Donc, Triệu Đà lanca une attaque préventive contre Changsha et les armées du Nanyue ont réussi à annexer quelques cités de Changsha. Les armées de la dynastie Han, commandées par Zhōu Zào, furent envoyées vers le sud. Cependant, beaucoup de ses soldats furent tombés malades car ils n’étaient pas habitués au climate chaud et humide du sud. Après le mort de Lǚ Zhì en 180 Avant JC, la dynastie Han stoppa l’attaque contre le Nanyue.
Triệu Đà s’auto proclama une nouvelle fois «Empereur Martial de Nanyue» et a décréta que le Nanyue ne sera plus un vassal de la dynastie Han.
En 179 Avant JC, Liú Héng monta sur le trône comme nouvel empereur de la dynastie Han. Après le couronnement, Liú Héng ordonna à ses fonctionnaires de retourner à Zhèngdìng, où les cimetières ancestraux de Triệu Đà se trouvent, d’y installer une garnison pour protéger la ville et de faire régulièrement des offrandes aux ancêtres de Triệu Đà . Son premier ministre, Chén Píng, a suggéré d’envoyer Lữ Gia , que Zhào Tuó connaissait déjà, à Nanyue pour la deuxième fois.
Lữ Gia retourna donc à Pānyú et remis une lettre de l’empereur à Triệu Đà . La lettre souligna que c’étaient les politiques de l’impératrice Lǚ Zhì qui ont provoqué l’hostilité marquant les relations entre Nanyue et la dynastie Han et les souffrances des citoyens vivant à proximité de la frontière et qu’il s’excusa au nom de tous les Chinois pour les horreurs commises dans le passé.
Triệu Đà touché par cette lettre décida de se soumettre à nouveau à la dynastie de Han et d’abandonner son titre d’«empereur» pour reprendre celui de «roi». Dès lors, le Nanyue redevint officiellement un vassal de la dynastie Han. Cependant, la plupart de ces changements furent superficiels et Triệu Đà continua à s’appeler «empereur» dans tout le Nanyue, jusqu’à la fin de son règne.
Triệu Đà est mort en 137 Avant JC. Son corps est enseveli à Pānyú. Quand Zhào Tuó mourut, il fut déjà plus que centenaire et tous ses fils furent déjà morts. Il fut embaumé à la manière chinoise dans un tombeau de Jade.
10/ Lữ Gia
Egalement appelé Bảo Công, il était le premier ministre du Nam Việt sous règne des chinois Han.
Le Nanyue (en Chinois) ou Nam Việt (en vietnamien) était un royaume d’Asie soumit à la dynastie chinoise des Han et dont le territoire comprenait les actuelles provinces chinoises du Guangdong, du Guangxi et du Yunnan, ainsi qu’une partie du Nord de l’actuel Viêtnam.
Le Shiji de l’historien Sima Qian mentionne que Lữ Gia a été premier ministre durant le règne de trois rois chinois ; les membres de sa famille se sont souvent mariés avec la famille royale chinoise , plus de 70 de ses parents ont servi comme fonctionnaires dans diverses parties du gouvernement chinois de Nanyue.
Lu avait un grand prestige à Nanyue éclipsant même le roi. Selon la légende vietnamienne, il était un chef du Lạc Việt né à Lôi Dương, Cửu Chân (district moderne de Thọ Xuân, province de Thanh Hóa).
En 113 avant JC, l’empereur Wu des Han envoya Anguo Shaoji à Nanyue pour convoquer le roi Triệu Hưng (Triệu Hưng, est le quatrième roi du Nam Việt. Il règna de 113 à 112 Avant JC) et la reine Mère Jiu à Chang’an (capitale des Han) pour une audience avec l’empereur. La reine Mère était une chinoise Han.
Avant d’épouser le roi Triệu Anh Tề (Triệu Anh Tề, est le troisième roi de la du Nam Việt. Il règna de 125 à 113 avant JC), elle a eu une liaison avec Anguo Shaoji.
Les gens de Nanyue ne faisaient donc pas confiance en la reine Mère considérée comme vendu et contrôlée par les Chinois.
Et à cette époque, le roi Triệu Hưng était jeune et très influencé par sa Mère. Craignant de perdre sa position d’autorité, la reine Mère décida de se soumettre pleinement, elle et le Viêtnam, à la dynastie Chinoise des Han.
Lu décida alors de se révolter contre ça
La reine Mère décida alors de tuer Lu, mais elle sera arrêtée par le roi, son propre fils.
Fort de se soutient Lu rassembla des soldats et planifia la révolte.
Obtenant l’information, en 112 av. J.-C., l’empereur Chinois Wu envoya son général Han Qianqiu avec 2000 soldats pour arrêter l’indépendantiste Vietnamien.
Pendant ce temps, Lu organisa un coup d’État et exécuta la reine Mère et le roi Triệu Hưng. Il a couronna lui-même le prince Triệu Kiến Đức en tant que nouveau roi et a déclara officiellement la guerre à la dynastie Han.
En 111 avant JC, les généraux Han Lu Bode et Yang Pu attaquèrent Nanyue et capturèrent la capitale Panyu (Guangzhou).
Lu fuya avec Triệu Kiến Đức, mais ils seront capturés et exécutés. Triệu Kiến Đức, sera le dernier roi de Nanyue (Nam Việt). Il règna de 112 à 111 Avant JC. Et cela mettre fin à l’entente Sino-Vietnamienne.
Lữ Gia fait partie des grands héros de l’histoire du Viêtnam. La tombe de Lu se trouve dans le district moderne d’Ân Thi, dans la province de Hưng Yên, au Vietnam, où il est vénéré par la population locale avec son frère Lang Công.
9/ Le Roi des Singes
Il est le personnage fictif le plus célèbres de la littérature asiatique. Ce singe, héros principal du roman « le Voyage vers l’Ouest », est le premier disciple du moine Xuanzang (Chine) , qui est chargé de partir en Inde (à l’ouest) ramener les écritures sacrées du Bouddha en Asie (à l’est).
Xuanzang (602 – 664), moine bouddhiste chinois, est l’un des quatre plus grands traducteurs des soutras bouddhiques de l’histoire de l’Asie. En raison du célèbre roman classique, adapté plusieurs fois au théâtre, cinéma, films, séries et jeux vidéos il devient l’un des personnages historiques les plus connus de tous les asiatiques.
Il y est connu sous le nom de « Tôn Ngộ Không » en vietnamien ou « Son Gokū » en japonais qui donnera le célèbre manga « Dragon ball Z » mais aussi en Indien Tripitaka : « trois corbeilles », qui désigne son canon bouddhique.
Doué de parole et de conscience, il est connu pour sa force, sa rapidité et ses pouvoirs magiques extraordinaires avec son bâton long que l’on retrouve dans tous arts martiaux et qui inspira tant de maîtres à travers toutes l’Asie. Mais il est également connu pour son naturel espiègle et son passé d’irrépressible trouble-fête.
8/ Le Grand général Han Xin
Han Xin (aux environs de 231—196 av. J.C.) fut l’un des stratèges militaire les plus remarquables de l’histoire chinoise. Il est connu surtout pour avoir aidé Liu Bang (futur empereur) à prendre le pouvoir et ouvrir la voie aux 400 ans de règne de l’une des plus glorieuses dynasties d’Asie: les Han. Les Han furent les premiers chinois à envahir le Vietnam.
Han Xin, orphelin à un jeune âge, se retrouva très pauvre et avec presque rien à manger. Voyant le jeune garçon si affamé, une vieille femme dans sa ville natale le nourrit pendant plusieurs années. Ceci laissa une profonde reconnaissance sur Han Xin.
Tout le monde n’était pas aussi chaleureux en ville. Bien que pauvre, Han Xin aimait pratiquer les arts martiaux et comme la plupart des chinois qui pratiquaient les arts martiaux à cette époque, il portait souvent une épée sur lui. Un jour, alors qu’il marchait dans la rue, Han Xin rencontra un autre jeune homme devant une boucherie du quartier.
«Tu sembles grand et fort, on ma dit que tu pratiquais les arts martiaux montre de quoi tu es capable, battons-nous!» lui lança la brute avec mépris. Les passants commencèrent à faire cercle autour d’eux pour observer le combat à venir mais s’en l’aider ni prendre partie.
L’homme continua à défier Han Xin d’une voix forte: «Si tu n’as pas peur de mourir, je te défie de me couper la tête. Si tu as trop peur, alors rampe entre mes jambes.»
Surpris, Han Xin regarda le jeune homme, soupesant l’ultimatum. Le tuer signifiait qu’il serait sans doute exécuté en retour par des gardes. Ramper entre ses jambes voulait dire humiliation publique la pire chose.
Han Xin retourna alors la décision dans sa tête pendant un certain temps. Puis finalement il s’agenouilla lentement et commença à ramper entre les jambes de l’homme. La foule explosa de rire, se pressant le ventre d’une main et montrant le timoré Han Xin de l’autre.
Humilié publiquement l’esprit de Han Xin était concentré sur des questions bien plus importantes.
Quelques années plus tars une nouvelle Dynastie est née A la fin de la Dynastie Qin, la Chine était tombée dans le chaos et la guerre civile et plusieurs états s’en disputaient le contrôle. Han Xin se rapprocha de Xiang Yu le Conquérant, souverain du plus puissants des états en guerre, offrant de le servir en tant que général.
Xiang Yu repoussa les talents de Han Xin (conscient de son talent et paniqué d’être un jour détrôné) lui donnant seulement un poste subalterne. Refusant d’abandonner, Han Xin se tourna vers Liu Bang, autre souverain du très faible royaume Han, pour lui offrir son aide.
L’un des conseillers militaire de Liu Bang, Xiao He, avait entendu parler de Han Xin et l’admirait beaucoup. Il conseilla vivement à Liu Bang de le recruter, mais Liu Bang refusa à plusieurs reprises lui aussi ayant peur du trop grand talent de Han Xin. Encore une fois, Han Xin se vit proposer une position inférieure de responsable des approvisionnements. Frustré, Han Xin décida de partir. Mais au dernier moment, Xiao He lui rendit visite. Il promit d’essayer encore une fois de convaincre Liu Bang de la grande valeur de Han Xin.
«Votre Majesté Han Xin est l’un des hommes les plus talentueux de notre nation,» assura Xiao He à Liu Bang. «Si vous souhaitez rester simplement le souverain du Royaume de Han, allez-y, vous n’avez pas besoin de Han Xin pour cela. Mais si vous voulez régner sur toute la Chine, personne d’autre que Han Xin ne pourra concevoir un plan pour que vous puissiez le réaliser.»
Ces mots agirent comme une formule magique. Liu Bang suivit finalement le conseil de Xiao He et nomma Han Xin général en chef, le poste le plus important au sein de l’armée chinoise. Han Xin alors imagina une brillante stratégie militaire globale afin de vaincre Xiang Yu et tous les autres états, et Liu Bang fut d’accord pour la mettre à exécution.
La stratégie commençait par une ruse : les hommes de Han Xin avanceraient sous couvert de réparer les routes mais, au lieu de cela, ils lanceraient une attaque surprise. C’était un piège! Le plan fonctionna. La victoire fut rapide et les forces de Han Xin conquirent facilement le territoire.
Utilisant une large gamme de stratégies et d’armes innovantes, Han Xin captura alors tous les royaumes en guerre: le Roi Bao du Royaume de Wei, le roi Ge du Royaume de Zhao, ainsi que les états de Yan et Qi vers le nord et l’est. Avec ces nouveaux territoires sous son contrôle, Han Xin cerna l’état de Chu, dernier royaume résistant, encerclant Xiang Yu de tous les côtés. Xiang Yu le Conquérant fut défait — il se suicida en se tranchant lui-même la gorge sur les berges de la rivière Wu.
Avec l’aide de Han Xin, les forces de Liu Bang sortirent victorieuses et il devint le premier empereur de la nouvelle dynastie — la Dynastie Han.
Le premier livre d’histoire de la Chine, décrit Han Xin comme étant «incomparable dans les affaires d’état,» ses «mérites sans égal dans tous les pays». Liu Bang vantait même que son général en chef pourrait «contrôler même un million de troupes et être assuré du succès dans une bataille.»
En dépit du fait d’être l’une des plus grandes figures de l’empire, Han Xin n’oublia pas les gens de sa vieille ville natale. Aussi, après avoir été nommé Roi de Chu, il y revint pour une visite. Il chercha la vieille femme qui avait auparavant partagé généreusement sa nourriture avec lui pendant tant d’années. Han Xin donna 1000 cattis d’or (plus de 200 livres) pour la remercier de sa gentillesse.
Han Xin alla trouver l’homme qui l’avait honteusement fait ramper entre ses jambes. Dès que l’homme reconnut Han Xin, il fut terrifié et implora son pardon devant le nouveau grand général de l’empire. Mais Han Xin avait un cœur d’une grande compassion. Plutôt que de prendre sa revanche en tuant l’homme, il décida de lui donner sa chance, le nommant lieutenant responsable de la sécurité de la capitale de Chu.
Han Xin était remarquablement loyal. Pendant la conquête du Royaume de Qi, certains le pressèrent d’abandonner Liu Bang et de mettre en place son propre royaume dans les terres qu’il avait prises. On dit que Han Xin répliqua «Ma gratitude envers le roi Han est infini».
La loyauté de Han Xin était née de sa croyance en la volonté du ciel et de la conviction chinoise traditionnelle que les empereurs étaient investis de leur pouvoir grâce à la bénédiction divine.
Un jour Liu Bang demanda à Han Xin: «Combien de troupes pensez-vous que je sois capable de conduire ?»«Une centaine de mille,» répondit Han Xin.
«Et vous ?» demanda Liu Bang.«Plus il y a de troupes, mieux je peux les gérer.»
«Puisque vous êtes si capable, pourquoi alors êtes-vous que l’un de mes sujets et ne vous me déclarez pas la guerre?»
«Votre place a été choisi par un mandat du Ciel,» répliqua Han Xin. «Ce n’est pas quelque chose que les hommes peuvent choisir.»
Malgré l’assurance, Han Xin n’avait aucune intention d’usurper le trône et il ne le fera jamais.
Ce qui malheureusement n’empêcha pas l’impératrice Lǚ Zhì, femme de Lui Bang, de l’assassiné après la mort de son mari.
L’histoire de Han Xin est restée une source d’inspiration pendant plus de 2000 ans pour tous les pratiquants d’arts martiaux jusqu’à aujourd’hui. Il est devenu grâce à cela un exemple de loyauté, de bravoure, de capacité de pardon, honorant la vie de ce grand homme et les valeurs qu’il a gravées dans un chapitre de l’histoire des arts martiaux et des batailles. C’est grâce notamment a ses techniques de guerre fantastiques que les Han envahiront le Vietnam pendant un millénaire.
7/ L’enfant Héros
Durant l’Invasion chinoise des Han, le sixième rois de la dynastie VUONG chercha un homme brave et courageux pour sauver le pays et bouter les chinois hors du Viêtnam.
Il existait alors dans le pays un petit garçon pratiquants les arts martiaux, célèbre pour sa naissance étrange d’une vieille femme du village de Phù Dông qui posa par hasard son pied sur une gigantesque empreinte d’un pied divin et donne naissance à un enfant.
Mais également pour ses exploits locales dans son village. Il était natif de Phu Dong qui, depuis sa naissance, n’avait jamais prononcé un seul mot. Mais miraculeusement dès qu’il vit l’envoyé du roi, il se mit à parler. Il lui demanda alors de lui fournir un cheval et un bâton de Fer. Devant le cheval, bâton en main, l’enfant s’étira et devint un géant.
À partir de ce jour, il consommait tellement de vivres que sa mère devint impuissante à le nourrir, les habitants de la région lui vinrent en aide en apportant du riz et des aubergines. Après avoir mangé ce copieu repas offert par les villageois, l’émissaire du roi revint. On apporta le cheval, l’épée et le casque à l’enfant. Celui-ci haussa les épaules et prit une taille de 20 mesures, leva la tête en l’air, poussa des cris, prit l’épée et dit : « Je suis un génie céleste. » Puis il sauta sur son cheval, mit son casque, fendit l’air et se rendit en un clin d’oeil au camp royal. Il ordonna à l’armée de le suivre. L’ennemi fut atteint à la montagne de Trâu Son, et le combat s’engagea immédiatement.
Mais durant les combats son bâton de fer se brisa, il arracha alors les bambous aux alentours et continua a repousser les envahisseurs avec ce simple bout de bambous. Et cela réussira.
Alors lorsque les chinois commencèrent à se retirer, son courage et sa fougue impressionnèrent tellement l’armée vietnamienne qu’il sera considéré comme un dieu vivant. Phu Dông, la grande bataille terminé, chevaucha alors en direction de la montagne Soc Son en s’envolant puis il disparu derrière les nuages et retourna au ciel. Le peuple compris donc qu’il s’agissait d’un missionnaire envoyé par les dieux pour sauver le Viêtnam. Le roi Hùng, en reconnaissance des services rendus par l’enfant-génie, ordonna de construire un temple en son honneur dans son village natal et lui conféra le titre de Phù Dông thiên vuong (son Altesse royale céleste de Phù Dông). Un temple que l’on peut encore visiter aujourd’hui.
Malheureusement personne ne sait si Phu Dông a vraiment existé. Mais ce qui est sûr, c’est que Phu Dông est un des grands héros de la nation Viêtnam en étant le premier enfant à avoir la volonté de sauver le pays même si la Chine restera maître du Viêtnam encore longtemps après Phu Dông. Mais son courage et son nom furent utilisés comme exemple pendant des siècles pour galvaniser le peuple et en particulier les paysans Vietnamiens à la rebellion durant toutes les invasions que connurent les Vietnamiens. Tous les ans à la mi-novembre, les fêtes des temples de Phù Ðông ont été inscrites sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Phu Dông est aussi un message pour les pratiquants d’arts martiaux: les enfants peuvent faire des arts martiaux et ils les faisaient même il y a très longtemps.
6/ Les Sœurs Trưng
Voici les grandes figures féminines dans l’histoire des arts martiaux vietnamiens
Les Sœurs Trung (?? – 43ap.JC) connues en vietnamien sous le nom de Hai Bà Trưng (littéralement « les deux dames Trung »), et individuellement comme Trưng Trắc et Trưng Nhị, sont deux personnages historiques ayant repoussé victorieusement pendant trois ans les attaques chinoises de la dynastie Han au Viêt Nam. Elles sont aujourd’hui considérées comme des héroïnes nationales vietnamiennes.
Les deux sœurs sont nées au nord du Viêt Nam à une date inconnue et mortes toutes les deux en 43 après Jésus-Christ.
Les sœurs Trung sont nées dans un village du nord du Viêt Nam, au sein d’une famille de militaires. Leur père était préfet de Mê Linh et elles bénéficièrent dès leur plus jeune âge d’une formation aux arts martiaux et aux arts de la guerre.
À l’époque, le joug chinois des han devient alors plus pressant, et leurs maries, qui s’étaient opposés à leur politique d’assimilation, sont exécutés par les Chinois. leurs morts révolte leur femme et déclencha alors un large mouvement d’insurrection.
En l’an 39, Trưng Trắc et Trưng Nhị, après avoir repoussé hors de leur village une petite unité chinoise, réunissent une grande armée, formée principalement de femmes. En quelques mois, elles s’emparent de pas moins 65 citadelles et libèrent le nord du Viêt Nam. Elles deviennent alors les reines régnantes du pays, et réussissent à repousser les attaques chinoises pendant deux ans.
Leur résistance est cependant assez brève, les Chinois mobilisant vite une puissante armée pour les écraser.
En tous cas, et en dépit de nombreux faits héroïques, l’armée vietnamienne est rapidement battue et les deux sœurs Trung se rendent vite compte qu’elles ne pourront pas renverser la situation. Pour ne pas tomber vivantes aux mains de leurs ennemis et ainsi subir l’emprisonnement ou la torture, elles se donnèrent la mort en se jetant toute les deux dans la rivière Hat en l’an 43.
Après leur mort, certains soldats continuèrent à combattre héroïquement contre les envahisseurs chinois, et d’autres se donnèrent aussi la mort.
Les sœurs Trung sont vénérées au Viêt Nam en tant qu’instigatrices du premier mouvement de résistance anti-chinois, après 247 ans de domination des Han. Beaucoup de temples leur sont dédiés et un jour de congé annuel est accordé en février pour commémorer leur disparition. Un district à Hanoï porte leur nom, tout comme de nombreuses rues et de nombreuses écoles à travers le pays.
L’histoire des sœurs Trưng, tout comme celle de Triệu Thị Trinh est la preuve, pour certains historiens, de l’existence d’une société vietnamienne pré-chinoise fondée sur un pouvoir ou les femmes jouaient un grand rôle et ou les femmes pratiquaient les arts martiaux.
5/ Triệu Thị Trinh
Voici les grandes figures féminines dans l’histoire des arts martiaux vietnamiens
Triệu Thị Trinh connu sous le nom de Bà Triệu (2 octobre 225 – 248) est une femme vietnamienne ayant dirigé victorieusement un mouvement de résistance contre les Chinois. Elle est souvent décrite comme la « Jeanne d’Arc vietnamienne »
Triệu Thị Trinh est née le 2 octobre 225 dans le village de Son Trung. À l’époque, la région est dominée par le royaume Wu, l’un des Trois Royaumes chinois. Elle perd ses parents alors qu’elle est encore une enfant, et est élevée par son grand frère et sa femme jusqu’à ses vingt ans, où elle fut – dit-on – traitée comme une esclave.
À vingt ans, Triệu Thị Trinh s’enfuit dans la jungle, réunit des unités militaires dispersées et met en place son propre camp militaire.
À 23 ans, Thị Trinh a déjà battu trente fois les Wu et a réussi à libérer une région du Nord Viêt Nam, qu’elle révendique comme son propre territoire.
On raconte qu’elle combat alors sur le dos d’un éléphant, vêtue d’une armure dorée et portant une épée dans chaque main.
En 248, les Wu réussissent finalement à battre l’armée de Thị Trinh et a reprendre possession du territoire qu’ils avaient perdu. Pour protéger son honneur et éviter de tomber vivante aux mains des Chinois, elle se suicide en se jetant dans une rivière. Une autre version de son suicide affirme qu’elle se serait laissée piétiner par ses éléphants.
Une controverse existe quant à l’existence réelle de Triệu Thị Trinh. Elle n’est en effet mentionnée dans aucun registre vietnamien de l’époque et n’apparaît pas non plus dans les registres chinois. Mais dans ces pays tout le monde la connait. Triệu Thị Trinh est une héroïne vietnamienne dont le souvenir reste vivace dans le pays. De nombreuses rues portent son nom au Viêt Nam. Une fête nationale lui est aussi dédiée, ainsi qu’un grand festival qui a lieu au temple de Bà Triệu au début du mois d’avril.
L’histoire de Triệu Thị Trinh, tout comme celle des sœurs Trưng est la preuve, pour certains historiens, de l’existence d’une société vietnamienne pré-chinoise fondée sur un pouvoir ou les femmes jouaient un grand rôle et ou les femmes pratiquaient les arts martiaux.
4/ L’arbalète magique
Voici les grandes figures féminines dans l’histoire des arts martiaux vietnamiens.
Au deuxième siècle avant Jésus-Christ l’empereur Wudi de la dynastie Han, révulsé d’apprendre qu’un autre pays bâtit une capitale aussi belle que la sienne décida de détruire le royaume Van Lang (ancien nom du Viêtnam).
Mais grâce à l’arc offert par un génie, le roi An Duong Vuong (dernier roi du Viêtnam) arriva à défaire chaque année l’armée chinoise. Ne pouvant lutter à armes égales avec ce dernier, le général Chinois Triêu Dà dut faire la paix et dépêcha son fils Trong Thuy à la cour de Co Loa (capitale du Van Lang) en gage de bonnes relations entre les deux pays. Le prince arriva alors à conquérir le coeur de la fille du roi An Duong Vuong et devint ainsi le conseiller intime du roi.
Malgré l’affection et l’amour qu’il portait à sa femme My Chau, il ne perdait pas de vue la mission dont l’avait investi son père : neutraliser l’arme magique qui permettait d’assurer la suprématie du roi An Duong Vuong. Cet engin miraculeux était bien gardé dans un endroit connu seulement par le roi et sa fille. Celle ci, après maintes demandes insistantes du prince, lui montra cette arme magique dont la gâchette était constituée par une griffe de la Tortue d’Or.
Profitant d’un moment d’inatention de la princesse, Il résussit à décrocher la griffe de la Tortue d’Or et la remplacer par un imitation similaire.Puis, peu de temps après il prétextât la mauvaise santé de son père et demanda au roi de lui permettre de rentrer dans son pays.
Convaincu que l’arme magique ne possédait plus les vertus dévastatrices, le général Chinois se lança à l’attaque du royaume Vietnamiens. Toujours confiant en la puissance de son arc magique, le roi An Duong Vuong alla chercher son arme pour détruire les ennemis. Ayant constaté que l’arme était détraquée, le roi prit la fuite en sautant sur son cheval et en emmenant sa fille en croupe en direction de la mer.
Arrivé près du rivage, il s’écria « Génie de la Tortue d’Or, venez à mon secours ». Celui ci apparut aussitôt et pointa son index vers le roi en disant « L’ennemi est derrière vous, sur la croupe du cheval. » Le roi se retourna, vit sa fille.
Furieux, il sortit son épée, tua sa fille My Chau et se suicida en suivant le génie de la Tortue d’Or dans la mer. Guidé par les traces, Trong Thuy vit le corps de sa femme, qu’il avait fini par aimé, morte sur la place. Désespéré le prince ramena le corps de sa femme à Co Loa et se suicida en se jetant dans un puits près de la tombe de My Châu.L e Viêtnam entra alors dans une invasion contre la chine qui durera près d’un millénaire.
Cette légende malgré la tragédie et le fait que la plus grande invasion de l’Histoire du Viêtnam est la faute d’une femme, elle est très importante. Elle décrit l’ancienne capitale du Viêtnam comme une immense ville fortifié dont les murailles étaient construites en forme d’escargot. Une exception dans l’histoire de l’humanité. Et un fait historique qui changea le Viêtnam a jamais.
3/ Na Tra
Connaissez-vous Na Tra?
Na Tra est le troisième fils Li, général de la dynastie Tang (Chine) déifié et chef de l’armée céleste chargée de mettre à la raison les esprits malfaisants qui tourmentent les hommes ; Na Tra commande lui-même une section de l’armée.
Personnalité jeune et rebelle, il était l’un des rares dieux à conserver une certaine faveur officielle en tant que figure culturelle populaire dans toute l’Asie y compris aujourd’hui.
Na Tra avait tout d’abord l’aspect d’un enfant normal, vêtu juste d’une mousseline rouge, les cheveux coiffés avec deux chignons sur la tête, armé de l’anneau cosmique, le Cercle du Ciel et de la Terre, avec lequel il tua Aobing, le fils du Roi-Dragon des Mers de l’Est,et Aoguang le Ruban du Jour de Brume. Il est également doté d’un tempérament capricieux d’enfant. Après s’être donné la mort, il va renaître sous la forme d’un jeune guerrier au corps de lotus, vêtu d’une armure d’or. Son maître va lui offrir deux roues de feu comme véhicule, placées sous ses pieds et une lance. Il peut se faire pousser jusqu’à 3 têtes et 6 membres supplémentaires.
Dans la fameuse histoire « Voyage vers l’Ouest » il est dit qu’il est le garde du corps de Yudi, l’Empereur de Jade, qu’il mesure environ 20 mètres de haut, qu’il est pourvu de trois têtes, six ou huit bras, neuf yeux et qu’il crache des nuées bleues de sa bouche. Son nom signifierait « Danseur, Mime ». Dans les temples taoïstes, il apparaît souvent avec un visage d’enfant, revêtu d’une armure antique et armé d’une lance, chevauchant un dragon.
La légende de Na Tra naquit après trois ans de grossesse ; sa mère, Yin Shi accoucha d’une boule de chair qui tournait sur elle-même. Lorsque Li Jing accourut à son chevet, il fut effrayé à la vue de cette masse informe qui aurait dû être son fils ; il était furieux et brandit son épée pour la fendre en deux, lorsqu’il entendit pousser un cri. Il entrouvrit délicatement la boule de chair et découvrit à l’intérieur un petit bébé au corps écarlate et au visage maquillé, qui tenait en sa main droite un anneau d’or et qui avait sur son ventre une mousseline rouge ; ses yeux étincelaient d’une lumière dorée. À ce moment-là, l’Immortel Taiyi Zhenren fit son apparition à la porte et demanda à être reçu, car il savait que l’enfant était né ; il demanda à Li Jing s’il consentirait à ce qu’il devienne son disciple. Comme c’était un honneur et que Li Jing lui-même, ainsi que ses deux autres fils avaient été enseignés par un Immortel, il accepta la proposition avec enthousiasme. une seule chose le terrifiait toutefois : Taiyi Zhenren lui prédit que son fils transgresserait 1 700 fois l’interdiction de tuer à cause de l’heure de sa naissance, située entre 1 h et 3 h du matin. Ce que Li Jing ignorait, c’est que son fils était le Dieux Ling Zhuzi (le Sage à la Perle Lumineuse), venu sur terre pour prêter main-forte aux hommes. Le Ciel en avait décidé ainsi et lui, ainsi que tous les grands héros de ce roman allaient avoir un destin hors du commun.
Na Tra est évidemment un personnage mythologique n’ayant jamais exister. Mais pourtant cet enfant est considéré comme le bon génie des enfants pratiquants les arts martiaux en prouvant qu’un simple enfant peut sauver le monde mais aussi que depuis plus d’un millénaire les enfant pratiquaient les arts martiaux dans toutes l’Asie.
2/ Le pays du Lotus
Le lotus est connu en vietnamien sous le nom “Hoa Sen ou Liên Hoa“.
Le lotus symbolise au Vietnam la pureté, de beauté, sérénité, l’élévation, spirituelle et de perfection. Pourquoi? Parce qu’elle s’ouvre au-dessus de la boue des eaux vaseuses et s’ouvre magnifiquement tournée vers le ciel. La symbolique est très forte.
Le lotus représente également le bouddha chez les bouddhistes .Les graines du lotus sacré détiennent le record de longévité. Le lotus est ancré dans la vie quotidienne des vietnamiens. En effet, le lotus peut être utilisé comme prénom chez les garçons Liên ou pour nommer des pagodes Bouddhistes.
Le lotus est utilisé également pour présenter les funérailles ou siéger sur l’autel des ancêtres à l’occasion des cérémonies rituelles ou religieuses. Le Vietnam, pays tropical, comporte un grand nombre de variétés de fleurs.
Parmi elles, le lotus comporte donc beaucoup de sens pour les vietnamiens, c’est le symbole floral du pays à l’image de la compagnie Vietnam Airlines qui possède un lotus comme symbole de son entreprise et que l’on peut voir sur la queue des ses avions.
Le lotus au Vietnam est un des symboles du bouddhisme. Bouddha est d’ailleurs si vous avez l’occasion de vous rendre dans un temple, assis sur une fleur de lotus, symbole de l’essence de la philosophie. Le Bouddha est d’ailleurs souvent représenté assis sur une feuille ou un bouton de lotus géant. Selon la légende, il serait né avec la capacité de marcher et partout où il mettait le pied, des fleurs de lotus s’épanouissaient. Dans le bouddhisme, le lotus est censé représenter trois mondes :
• La fleur représente le présent
• Le rhizome représente le passé
• La graine contenue dans le cœur du lotus représente le futur.
Le lotus érigé en symbole spirituel, a grandement influencé la culture du Vietnam, via ses motifs décoratifs floraux depuis la dynastie royale des Ly, à l’architecture du Vietnam. Beaucoup de pagodes portent aujourd’hui un nom lié au lotus.
Au sein des maisons vietnamiennes, la fleur de lotus prend la place la plus importante de la maison en décorant l’autel des ancêtres, notamment lors des cérémonies rituelles. Dans chaque village, il n’est pas rare que la pagode ou la maison commune se mire dans une mare aux lotus.
Tout est comestible dans le lotus, de la racine en passant par la tige, les jeunes feuilles jusquʼau fruits et à la fleur. Les feuilles matures parfument le riz et les étamines des fleurs embaument les feuilles de thé . Le lotus est donc largement consommé en thé, où il est connu pour ses vertus relaxantes. Ses graines et les racines entrent dans la composition de plats : poule ou pigeon cuit à l’étouffée, ragoût de patte de cochon, en dessert : bouillon sucré aux graines de lotus, confitures et gâteaux. Voilà pourquoi le Vietnam possède les plus grands champs de Lotus au monde.
Le lotus a grandement influencé les arts: la poésie vietnamienne, comme le poème de Tan Da ou dans la littérature vietnamienne de Nguyên Du. Le lotus en tant que motif décoratif a apporté sa contribution dans la sculpture, l’artisanat, la broderie, l’imagerie, les meubles, les bibelots, et dans la céramique et la vaisselle.
L’habillement adopte aussi le lotus (habit à feuille de lotus désigne la veste féminine traditionnelle à col rabattu). La couleur rose canh sen (pétale de lotus) était et reste une des couleurs les plus portés par les vietnamiennes.
1/ Le pays du bambou
Le Viêtnam est le pays du bambou. Le bambou est un élément très symbolique dans la culture vietnamienne tant il a une place importante dans le quotidien des Vietnamiens. Cette plante de la famille des roseaux est présente partout, dans la nature, dans la littérature, dans les arts mais aussi dans la maison, dans la cuisine, sur l’eau, dans les légendes (comme le génie enfant giong qui se battit avec un bambou à la main) et évidemment dans le Vovinam.
Découvrez cette plante incroyable, tous les usages que l’on peut en faire et pourquoi les Vietnamiens l’apprécient tant.
Objets de décoration et de la vie quotidienne, eessource inépuisable tant il pousse partout et très vite, le bambou a toujours eu une place prépondérante dans l’artisanat traditionnel vietnamien. Le bambou est apprécié des artisans pour ses nombreuses qualités : flexibilité, élasticité, et grande résistance à la traction. La résistance mécanique du bambou est comparable à celle de l’érable. Sa dureté est souvent comparée à celle du chêne. En termes de traction, sa résistance est exceptionnelle et comparable à celle de l’acier. Dès lors le bambou est devenu le matériau privilégié des artisans, surtout à la campagne. Avec le bambou, on fabrique l’armature du traditionnel chapeau conique vietnamien, les baquettes avec lesquelles on mange, les nasses ou la canne à pêche pour attraper les poissons, la flûte du petit garçon, la pipe à eau du grand-père, les outils pour travailler la terre, beaucoup de meubles etc.…Voilà pourquoi le bambou est le symbole de notre art martial avec notre devise: Lors de tempête il se plie mais ne se rompe pas.
Certains villages se sont spécialisés dans la fabrication d’objets en bambou comme celui de Phu Vinh situé à 35 km de Hanoi et où une très grande majorité de ses habitants travaillent le bambou et le rotin depuis près de 400 ans et toujours de manière ancestrale.
Pendant la guerre d’Indochine et celle du Vietnam, les soldats nord-vietnamiens n’hésitaient pas à utiliser les bambous, très résistants, comme armes, notamment pour confectionner des pièges. Et c’est dans le creux du bambou qu’était gardé le riz gluant et qui servait de ration à ces combattants.
A l’heure des préoccupations environnementales et de la durabilité des matériaux, le bambou pourrait être un moyen important de mettre en place des initiatives d’infrastructures « vertes ». Au Vietnam, le bambou est déjà utilisé dans la construction des habitations depuis des millénaires. A la campagne, on construit des maisons presque entièrement en bambou : structure, charpente, cloisons avec du bambou tressé et même sol avec des lattes en bambou. Même les maisons modernes en « dur » font appel au bambou rien que pour réaliser les échafaudages. De plus en plus, des architectes vietnamiens se lancent dans la réalisation d’ouvrages originaux à base de bambou comme l’architecte Vo Trong Nghia qui créé de stupéfiantes structures en bambou.
Si vous vous rendez sur le littoral vietnamien, vous aurez toutes les chances de voir ces embarcations circulaires typiques en bambou tressé calfaté appelées «thuyen thung» en vietnamien. Ces embarcations sont très souvent utilisées comme annexe sur les bateaux de pêche. Souplesse et légèreté constituent les points forts de cette embarcation originale dont la forme circulaire est obtenue avec un livet et de fines membrures de bambou liées intérieurement par des attaches au panier. Au village de Cam Thanh près de Hoi An, vous pouvez embarquer avec un local sur ce panier rond en bambou et vous essayer à le diriger selon une technique bien particulière.
Le bambou dans la gastronomie vietnamienne. Le bambou tient également une bonne place dans la gastronomie vietnamienne. Les jeunes pousses de bambou, très appréciées des Vietnamiens, sont cueillies, un peu comme des asperges, dès qu’elles commencent à sortir de terre. On les fait bouillir ou griller dans leur enveloppe pour enlever leur amertume, puis on émince le cœur des pousses pour les préparer en salade, en friture ou en sauce. Les feuilles, le cœur, et le liquide sucré provenant des tiges sont également comestibles. La pousse de bambou est riche en fibres, en acides aminés, vitamines, silicium, calcium, phosphore et potassium. Peu calorique, la pousse de bambou est croquante, et a la saveur rappelant la noisette ou l’artichaut. Pleine de minéraux, la pousse de bambou facilite la digestion. Elle conviendra parfaitement aux personnes fragiles et aux enfants. Les graines de bambou peuvent être moulues et donnent une farine nutritive. Dans certaines régions montagneuses reculées du nord du Vietnam, la population locale n’hésite pas à consommer de la cendre de bambou afin de combler leur carence en sel.